Ma demeure est le vol. Mon école : le ciel,
mes latitudes et mes soleils, pluie et Eole.
Solstice et équinoxe arriment mes envols :
préludes du voyage par un bruissement d'ailes,
je m'élance dès lors radieux vers le dégel.
J'ai vu des pays bleus, des déserts de soleil,
des campagnes humides, des cités étincelantes...
Comme une bouteille au ciel, un message sommeille
enroulé sur ma patte. Une rime éloquente
dont j'ignore le secret ... est-elle providentielle?
Combien d'amour, combien de haine ai-je transporté
depuis mon pigeonnier jusqu'au lointain exil
l'espoir en bandoullière, le voyage comme asile
J'ai aimé sillonner les couloirs embrumés,
les sentiers scintillants que les vagues font danser
Aujourd'hui je suis vieux et si je vole encore
comme le météore à l'abîme des chemins,
ce n'est que pour mirer ces enfants les humains
chanter, danser, créer et puis pleurer, déclore...
si avides de vie, si habiles à la mort.