« Je ne conçois l'érotisme qu'à travers une dimension métaphysique. J'aime l'excès, l'onirisme, l'insolite. Aussi, je fais mienne cette phrase de Baudelaire : "Dans l'art, il n'y a que le bizarre qui soit beau". Je n'éprouve de besoin que de femmes pour interprètes de mes rôles et d'une petite fille, ma fille Eva. La nuit seule est propice aux prises de vue de mon théâtre et les lieux sont toujours clos, je les veux parfumés de mystères, de ténèbres et de voies lactées. »
"La photographie est pour moi un élément essentiellement poétique, je l'envisage comme une écriture théâtrale, où je fixe dans un déroulement obsessionnel et incessant tous mes fantasmes. »
Née en 1935 sous le signe de la Vierge, Irina Ionesco s'est illustrée par sa photographie libre et poétique, par une imagerie qui vibre à l'érotique, une personnalité à la fibre excentrique.
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Elevée par sa grand-mère roumaine, sans père ni mère, elle grandit à Constanta puis s'installe à Paris en 1946. D'abord, Peintre et voyageuse elle s'entousiasme pour la photographie en 1965.
Elle intègre la femme dans un univers de rêves sombres, où elle même se mystifie, se multiplie, s'invente et revêt tour à tout les facettes des mille miroirs dans lesquels elle se plonge.
Ses images très travaillée sont des oeuvres théâtrales mêlant érotisme et élégance, punk et gothique.
"La plus grande partie des œuvres d'Irina montre des femmes savamment habillées, parées de bijoux, gants et autres atours, accompagnées d'objets symboliques comme des foulards et autres symboles fétichistes, posant d'une manière provocante, s'offrant à moitié dénudées comme objets de possession sexuelle". La controverse est née du fait de la mise en scène de sa fille Eva qui se prête à l'objectif dans des poses suggestives et langoureuse, en madone grimée, en star du cinéma muet, en princesse noire des année folles. La gamine rebelle,deviendra dès lors l'égérie pouponne au rondeurs enfantines du Palace. Une exposition en 1974, à la galerie parisienne Nikkon la révélera au public. Ce dernier partagé entre fascination et gêne, crée la polémique salutaire qui la fera multiplier les publication dans de nombreux magazines et recueils.
Bibliographie :
- Liliacées langoureuses aux parfums d’Arabie (1974)
- Femmes sans tain (1975)
- Nocturnes (1976)
- Litanies pour une amante funèbre (1976)
- Le Temple aux miroirs (1977)
- Cent onze photographies érotiques (1980)
- Le Divan (1981)
- Les Passions (1984)
- The Eros of Baroque (1988)
- Les Immortelles (1991)
- Égypte chambre noire (1991)
- Méditerranéennes(1991, avec Elisabeth Foch)
- Kafka ou le passant de Prague (1992)
- TransEurope (1994)
- Nudes (1996)
- Eva: Éloge De Ma Fille (2004)
- L'Œil de la poupée (2004, avec Marie Desjardins)
- R (2004)
- Le Japon interdit (2004)
Avec l'oeil de la poupée, son premier roman, la photographe s'expose elle-même dans une mise en scène autobiographique qui la dévoile sans restriction.
Aujourd'hui encore Irina Ionesco multiplie les projets qui donnent lieu à des expositions et des publications
Filmographie :
Eva Ionesco tourne "my little princesss" film autobiographique
Eva Ionesco livre un film de grande ampleur qui mi-conte noir, mi-récit dévoile l'Amour un peu toxique d'une mère écorchée qui ne voit d'autre salut que l'Art. "C'est l'histoire universelle d'une petite fille qui ne cesse d'attendre l'objet de son amour mais qui, quand il advient, l'efface d'un coup d'objectif scrutateur, et la (dés) habille avec des mise en scène digne de Lewis Carroll.