
Brève définition de l'esthétique et du crime :
"L'Art est toujours immorale (...) car l'Art poursuit l'émotion." Oscar Wilde
ou
"le beau et le laid, l’intense et le creux remplacent comme critères le bien et le
mal." Nietsche
L'esthétique désigne communément le "Beau". Mais rien n'est moins commun que cet idiome devenu discipline. C'est au XIXème siècle, tandis que les artistes tels que Baudelaire, Mallarmé ou Rilke prennent à rebour les valeurs du Beau d'alors, que l'esthétique devient une science philosophique s'intérressant à la perception du beau dans la nature ou dans l'Art. La philosophie de l'Art se rapporte aux émotions provoquées par une oeuvre d'Art puis au jugement comme prédication soit _ceci est symbolique / ceci est engagé... et elle s'oppose à l'utile, au fonctionnel.
Le terme crime quand à lui vient du latin "crimen" qui signifie "l'accusation" ou du bas latin "faute" ou "souillure". Il exprime une rupture par rapport au règles et aux usages d'une communauté du point de vue de la morale, de l'éthique et de la beauté. Cependant l'acte coupable (actus reus) et l'intention coupable (mens rea) sont à distinguer. C'est pourquoi du crime de sang froid au crime passionnel en passant par le crime contre l'humanité, ce terme balaie bien des aspects que nous tâcherons d'explorer d'un point de vue esthétique.
I) Esthétisation du crime dans l'acte d'écrire, de peindre, de photographier ...
Fiction : Littérature et cinéma
- Atmosphère
A quel moment le crime devient-il esthétique ?
Cadavre, empreinte, indice, alibi, coupable, victime, scène de crime, police, inspecteur, suspect, complice, pièce à conviction, soupçon, témoins, coup de feu, preuves, mandat de perquisition, loupe et/ou chapeau, archive, laboratoire, mobile, commisariat de police, detective ...
Tout ce verbiage plonge le récepteur, lecteur ou spectateur, dans une atmosphère : l'esthétique du polar, du roman noir ou du thriller selon... La mise en place d'un décor, d'une ambiance, la peinture de personnages typiques et l'application d'un code sont nécessaires à une immersion totale dans le genre.
Dans un livre ce seront le rythme, le langage soutenu ou argotique, les décors : est-ce un huis-clos ? une scène urbaine ? rurale ? , est-ce le crépuscule, l'aube ...?, les Flash-back, les mots et l'atmosphère qu'ils confèrent...
Au cinéma, le son et la lumière primeront. Une certaine tendance au Jazz caractérise de nombreux film noir des années 50 et 60, un air de saxophone ou de piano qu'accompagne un criminel ou bien un enquêteur qui sirotte son scotch ou erre dans la nuit. Ainsi l'illustre Mark Isham en composant un thème sombre et rétro fidèle au Dalhia Noir de Ellroy qu'il accompagne ou encore Miles Davis avec son Ascenseur pour l'Echafaud pour un film de Louis Malle en 1958.
La musique et les sons contribuent grandement à la tension dans un thriller, on le distingue parfaitement dans Psycho de hitchcock. Ce film de 1960, considéré comme un chef d'oeuvre du suspense, doit beaucoup à sa bande originale.
- Procédé de mise en abyme
C'est à André Gide que l'on doit cette appellation du procédé qui dira dans son journal en 1893 :
« J'aime assez qu'en une œuvre d'art on retrouve ainsi transposé, à l'échelle des personnages, le sujet même de cette œuvre par comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le premier, à mettre le second en abyme. »





"comme tout genre parvenu à maturité, le roman policier connaît les mises en abîme et les jeux réflexifs. Demouzon, dans Dernière station avant Jérusalem, inscrit un livre, en abîme, où figure déjà.l'histoire qu’il est en train de raconter; de même, Gardens of love (Marcus Malte); le même Marcus Malte prolonge (et détourne) le grand classique de Hammett dans Le vrai con maltais, puis Maïté Bernard lui emboîte le pas avec Même pas Malte. Jean-Pierre Gattégno, Fred Vargas multiplient les références intertextuelles; et Jean-Bernard Pouy, les contraintes à la manière de l'Oulipo."
(www.fabula.org/actualites/le-roman-policier-francais-contemporain_61161.php)
exemple de mise en abyme avec Monsieur Al Pacino
- Un exutoire pour l'artiste
Bien souvent l'acte créatif est un exutoire pour l'artiste qui utilise la terreur, frayeur ou angoisse comme thérapie. Ainsi James Ellroy auteur du fameux Dalhia Noir, écrira-t-il La part d'ombre roman mis en scène plus tard par De Palma dans lequel il exulte le meurtre de sa mère en 1958. Le livre raconte la jeunesse de Ellroy qui après la mort de sa mère se retrouve livré à lui même errant dans les rue de Los Angeles, là il se passionnera pour les femmes assassinées et pour le roman noir.
Pour l'artiste plasticienne Linda Ellia , Mein Kampf devient 'Notre combat". Il ne s'agit pas ici de polar mais bel et bien d'un livre criminel... Elle dira à son sujet : "Lorsque je me suis trouvée en possession du livre d'Adolf Hitler : Mein Kampf, les doigts me brûlaient. (...) Un soir, l'idée m'est apparue : faire participer un public de tous bords et de toutes conditions, et en faire une œuvre collective. Je découperai chaque page du livre, et la distribuerai à une personne de mon choix ou prise au hasard, et cela pour les 600 pages du livre. Ces 600 intervenants représenteront plus de 6 millions de morts parmi les déportés. Le but est de manifester sur cette page l’émotion qui naîtra en chacun. Ainsi, nous referons le livre. Il deviendra : « Notre Combat »."


...
- Un univers contrasté
Les contrastes et les oppositions sont essentiels à la défamilliarisation qui provoque la perte de repère du récepteur et le plonge dans une atmosphère inconfortable. Les contrastes de couleur, d'ambiance ou de registre, de sons, bruit et silence, ombres et lumière ... tout cela amène un certain mystère qui transporte le lecteur ou spectateur dans une bulle noire. Le sang sur la neige, rouge sur blanc est une dissonnance colorée très exploitée dans le polar. Ainsi le combat finale de Kill Bill où l'héroine se bat au sabre avec une japonaise sous la neige laissant apparaître ici et là des gouttes de sang ou les romans de McGrath, Le Garçon dans la neige, de Henriksen, Du sang sur la Neige, de André Héléna, Neige de Sang , de Nele Neuhaus Blanche Neige doit mourir ou encore Le garçon qui dormait sous la neige du maître incontesté du roman noir, Mankell qui oppose à l'univers parfois sombre des adultes l'imaginaire foisonnant d'un garçon de douze ans. Le Labyrinthe de Pan, lui aussi, met en scène une jeune héroine amatrice de conte de fée avec en toile de fond la guerre d'Espagne... Des personnages purs dans un monde sanguinaire et violent...
Truffaut disait un jour, au sujet de Hitchcok :
"Hitchcok filme les scènes d'amour comme des scènes de meurtre et les scènes de meurtre comme des scènes d'amour".







II) Théâtralisation du malfaiteur et de l'enquêteur
- L'enquêteur
Dans le monde du polar ou du roman noir, les enquêteurs, policiers ou privés sont héros au même titre que le criminel. Un code est mis en place, une précise hierarchie défini les rôles, une procédure de plus en plus étoffée balise la scène de crime. Depuis l'analyse déductive de Dupin chez Poe en passant par le détective Sherlock Holmes qui dépeint en fond l'Angleterre Victiorienne jusqu'au Kurt Wallander de Mankell ou ce cher Dexter ... photographes, profilers, scientifiques, en bref, enquêteurs de plus en plus spécialisés participent à la théâtralisation de l'enquête. Dexter devient quasiment un artiste quand il place ses fils de laine rouge pour étudier la projections sanguines.
La série Millénium de Stieg Larson est devenue très vite phénoménale si bien que les lecteurs avides de connaitre la suite faisaient le pied de grue devant les librairies à chaque parution. Ce thriller que l'on pourrait qualifier de "politique" crée sa tension par une violence accrue, des personnages extrêmement complexes et une intrigue fascinante. les titres : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes , La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d'une allumette, La reine du palais des courants d’air sont eux même très accrocheurs ainsi que les couvertures de la collection Acte Noire chez Acte Sud.

Le fameux film-maker, David Fincher reconnu pour son univers sombre et violent s'est d'ailleur attaqué à la réalisation de Millenium, Les Hommes qui n'aimaient pas les Femmes. Après Alien 3, Seven, Fight club ou Panic room, Fincher réussi son nouvel opus et reçoit pour celui-ci de nombreuse distinctions.




C'est l'enquêteur qui dans From Hell, donnera le ton. Detective à Scotland Yard, Frederic Abberline prend en chasse Jack l'éventreur meurtrier des prostituées de Whitechapel d'une manière peu orthodoxe. Il fait en effet usage d'opium et d'absinthe pour résoudre les énigmes qui lui sont soumises. C'est dans cette ambiance victorienne, profondément gothique que voyage le spectateur fasciné.


-Le Malfaiteur
les malfaiteurs comme nous l'avons vu précédemment comptent des individus de toute sorte, qu'ils soient psychopathes /psychotiques, simple névrosés, victimes d'un concours de circonstances comme notre cher Paul des Demoiselles de Concarneau, mafieux, politiciens véreux ... et tant d'autres. Les tueurs en série demeurent néanmoins des sujets passionnants pour illustrer notre propos. En effet bien souvent esthètes et cultivés ils déploieront leur mise à mort autour d'un thème, on pourrait dire qu'ils s'adonne à leur tâche en "harmonie".
On songe à jean Baptiste Grenouille du parfum de Suskind, être d'une laideur sans nom qui s'emploie au métier fin et délicat de Nez :
"A dater de ce jour, en revanche, il lui semblait savoir enfin qui il était vraiment : en l'occurrence, rien de moins qu'un génie ; et que sa vie avait un sens et un but et une fin et une mission transcendante : celle, en l'occurrence, de révolutionner l'univers des odeurs, pas moins ; et qu'il était le seul au monde à disposer de tous les moyens que cela exigeait : à savoir son nez extraordinairement subtil, sa mémoire phénoménale et, plus important que tout, le parfum pénétrant de cette jeune fille de la rue des Marais, qui contenait comme une formule magique tout ce qui fait une belle et grande odeur, tout ce qui fait un parfum : délicatesse, puissance, durée, diversité, et une beauté irrésistible, effrayante."
ou à Sweeney Todd de Tim Burton, barbier fou qui utilisera son outil de travail pour exécuter ses victimes afin de recouvrer sa vie. Rouge et cendre, personnages farfelus, gothique absolu et chansons de comédie musicale tout ici est paradoxale et le spectateur en ressort avec une émotion mélangée entre drôlerie et horreur ...
Hannibal Lecter du Silence des agneaux se délecte des Variations de Golberg du grand Bach depuis sa cellule d'où il s'apprête à s'enfuir, dévorant ses gardiens comme un animal affamé. Delicatesse et sang encore ce contraste ...
- Quand enquêteur etMalfaiteur se confondent
La psychologie des personnages, l'empathie que peuvent ressentir les enquêteurs vis à vis de ceux qu'ils pourchassent vient souvent troubler le fil de l'histoire et offre une chute détonnante. Les films tels que Fight Club, Shutter Island, Attrape moi si tu peux, Dexter, Mystic River sont autant d'exemples où le récepteur est perdu. Le malfaiteur étant le héros ou bien l'enquêteur pris dans un imbroglio. Dans Fight club la psychologie défaillante du héros schizophrène le poussera à devenir le anti-héro dans le même temps, dans Attrape moi si tu peux, l'usurpateur d'identité excelle tant que l'enquêteur chargé de sa poursuite finit par le prendre en sympathie et va même jusqu'à l'engager comme profiler, Dexter quand à lui joue impunément les deux rôles, l'enquêteur de Shutter Island se trouve pris au piège accusé de folie...
...
III) Le crime dans les Arts plastiques
Le premier crime connu remonte aux temps biblique à Abel et Caïn, la Bible ouvrage immensément symbolique qui fait plus que fasciner depuis plus de deux millénaires a peut être ébauché le genre et bien avant le cinéma ou la production littéraire massive des peintres ont représenté le crime, ils avaient eux aussi leur code, leur violence, leur mystères ...

Abel et Caïn, Le Titien, entre 1542 et 1544

La Mort de Marat, Jacques Louis David, 1753
Jean-Paul Marat, intellectuel et député Montagnard de la Convention pendant la révolution fut assassiné chez lui le 13 juillet 1793 par Charlotte Corday, une provinciale révolutionnaire. L'inscription "A Marat, David" qu'on retrouve sur le coffre en bois suggère, par la forme et l'épitaphe, une pierre tombale et dénote l'hommage que fit David à son ami Marat. Se détachant du fond noir, le corps de Marat est reprèsenté agonisant, la tête enveloppée d'un turban blanc est penchée sur le côté. Sa main droite ballante, tient une plume ; le bras gauche repose sur le rebord d'une planche drappée d'un tissu vert, la main tient une feuille écrite. Le corps est appuyé contre la baignoire que recouvre un drap blanc souillé du sang de Marat ; au pied de la baignoire se trouve un couteau au manche blanc taché de sang.
Avec ce tableau incontestablement néoclassique, David inscrit l'acte révolutionnaire et ce meurtre en particulier dans l'Histoire.
David mêle ici la représentation naturaliste de l'évenement (couteau taché de sang, lettre, cicatrice...) et idéalise le sujet en le dramatisant. David déplie une diagonale lumineuse qui place son sujet tel un Christ agonisant comme après la Passion. Le coffre dédicacé fait lui songer à une pierre tombale ... La mort, le crime et leur imagerie sont bien présents ...
Pierre-Paul Prudhon, La Justice, la vengeance divine poursuivant le crime, 1808
Oeuvre de commande pour le préfet de Seine Frochot pour le tribunal criminel en 1804 (la cours d'assises) du tribunal de Paris.
Les mémoires adressés au préfet, la correspondance avec Constance MAYER, les esquisses préparatoires renseignent sur les projets et les travaux d’avancement de l’oeuvre. Un dessin de 1806 montre un premier projet Thémis et Némésis auquel renonça l’artiste qui travaillait déjà sur ce projet : La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime qui aboutit en 1808. Prud'hon y associe personnages réels et figures allégoriques dans un éclairage tragique et violent. La facture audacieuse et le sentiment dramatique en font une oeuvre typique du pré-romantisme.

Eugène Philastre, Le corps merveilleux de Galswinthe XIXe
"Ce que voyant le roi Chilpéric demanda sa sœur Galswinthe bien qu’il eût déjà plusieurs épouses ; il fit promettre par les ambassadeurs qu’il délaisserait les autres pour peu qu’il méritât d’avoir une femme digne de lui et de souche royale. Le père, accueillant ces promesses, lui envoya sa fille comme il avait fait pour sa précédente avec de grandes richesses, car Galswinthe était plus âgée que Brunehilde. Lorsqu’elle fut arrivée chez le roi Chilpéric, elle fut accueillie avec beaucoup d’honneurs et associée à lui par le mariage. Il éprouvait aussi pour elle un grand amour, car elle avait apporté avec elle de grands trésors. Mais son amour pour Frédégonde qu’il avait eue auparavant comme femme provoqua entre eux un grand différent. Elle avait déjà été convertie à la foi catholique et ointe de chrême. Or comme elle se plaignait constamment au roi d’avoir à supporter des injures et de ne jouir auprès de lui d’aucune considération, elle demanda la permission de rentrer librement dans sa patrie en laissant les trésors qu’elle avait apportés avec elle. Le roi feignant de nier la chose, l’apaisa par de douces paroles. Finalement il la fit égorger par un esclave et on la trouva morte dans son lit. […] Quant au roi, après avoir pleuré la morte, il reprit après quelques jours Frédégonde qu’il épousa […].
Assassinat de Marat ou Charlotte Corday, Baudry, 1860
Cet Assassinat de Marat montre une Corday effarouchée comme une jeune Vierge, rêveuse peut-être. Regrette-t-elle son geste ? Baudry fixe au mur où elle s'appuie une carte de la France. Que signifie-t-elle? Peint en 1860, en plein Second Empire; ce tableau cherche surtout à ne vexer personne. On peut y voir Charlotte Corday comme le symbole de la France victime de la Terreur (d'où la carte), ou comme une pauvre écervelée irresponsable. Mais ce tableau est surtout un hommage de Baudry à David : car il s'agit bien de la même scène, dans un décor identique, avec les mêmes meubles (la petite caisse servant de table, la planche sur la baignoire recouverte d'un drap vert) mais vue sous un autre angle. Seul le couteau n'est pas le même. Et sur ce point Baudry a raison : le rapport de police parle d'un manche en ébène et non en ivoire.

Le meurtre, Cézanne , 1870
"Whisler, apercevant chez Vollard le portrait de Marie Cézanne disait : " si un enfant de dix ans avait dessiné cela sur son ardoise, sa mère, si c'est une bonne mère l'aurait fouétté!" (...)
"La peinture du jeune Cézanne était pétrie d'outrance, de violence et de maladresse agressive presque dépourvue de cette sensualité de pâte qui fait tolérer sinon aimer l'expressionnisme allemand ou de kooning. Ses caractères sont surtout négatifs : un besoin ressassé de déplaire, une agression sans objet, un grotesque sans humour, un érotisme sans plaisir. (…) C’est surtout dans les scènes de meurtre et d’érotisme que Cézanne est à la limite du tolérable. (…) Selon Vollard, Cézanne opposait la peinture “bien couillarde” (la sienne) et celle des “ottres”, de Corot par exemple. (…) Il déchargeait sa violence sexuelle dans sa peinture ; Schapiro a montré comment la nature morte fut le lieu de ce déplacement."
Les couilles de Cézanne, Jean-Claude Lebensztejn, Nouvelles Editions Séguier, 1995

L'assassin menacé, René Magritte, 1927
Magritte, grand amateur de fantastique puise son inspiration dans les nouvelles d'Edgar Poe ou dans Fantômas. Il fait naître chez le spectateur des sentiments de malaise devant des situations étranges.L'angoisse est palpable dans son tableau L'Assassin menacé de 1927 où un meurtrier, après avoir assassiné une personne dans sa chambre, écoute la musique d'un phonographe, alors qu'à l'extérieur, des hommes l'attendent, prêts à le capturer.
Hans Bellmer, la poupée, 1935
Exemple d'Art dit dégénéré. Cette étiquette qu’apposait les nazis sur tout œuvres et artistes qui ne correspondaient pas aux critères de l’art décrété «officiel» par le régime.
À l'arrivée au pouvoir en Allemagne des nazis en 1933, Hans Bellmer décide de ne plus rien faire qui puisse être utile à l'État. Il confectionne alors, en 1934, son œuvre la plus connue: La Poupée. Il dira à son sujet “ c'est une “créature artificielle aux multiples potentialités anatomiques”, par celle-ci Bellmer entend découvrir la “mécanique du désir” et démasquer “l'inconscient physique” qui nous gouverne; elle est enfantine, mais également victime de perversions sadiques; ainsi démembrée, violentée, violée, elle correspond au désir de l'artiste de voir la femme accéder “au niveau de sa vocation expérimentale.”
Rêve d'une sadique (1922),Aquarelle et plume (50 x 40)
Otto Dix peint des femmes démembrées, les organes génitaux déchirés après avoir été violées. Tableaux maltraités, tailladés de grands coups de pinceau.
The Golden years, Balthus, 1945

Big electric chair, Andy Wharol, 1963
Encre sérigraphique et peinture acrylique sur toile, 137,2x185,3 cm Paris, musée national d’art moderne. La chaise éléctrique dans l'attente d'une victime ...
La peine de mort comme crime et Oui !
Face of a Woman, Joel Peter Wilkin, 2013
Né à Brooklyn de père juif et de mère catholique, Witkin est témoin à l'age de six ans d'un accident de voiture prémonitoire de son univers photographique : la tête coupée d'une petite fille roule à ses pieds. Dès l'âge de 16 ans, Witkin prend en photo des monstres. Il étudie la sculpture et obtient une licence de beaux-arts en 1974. Après son installation à Albuquerque, il fait une thèse sur la photographie et enseigne à l'université.
Il commence à exposer en 1969.
Tamman Azzam Bleeding Syria, 2012
“L'artiste syrien, actuellement établi à Dubaï, a vécu les sept premiers mois de la révolution dans son pays natal. Après la perte de son atelier, l'artiste se concentre sur les médias numériques tout en faisant des clins d'œil à l'art urbain. Azzam doit sa renommée à une œuvre intitulée Freedom Graffiti (2012), qui reprend Le Baiser de Gustav Klimt en superposant cette évocation puissante de l'amour sur des murs criblés d'un bâtiment à Damas. Cette œuvre fait partie d'une série dans laquelle Azzam s'approprie des images empruntées aux chefs-d'œuvre de l'histoire de l'art occidental qu'il insère dans des photographies de scènes de dévastation prises en Syrie. La série Bon Voyage est un ensemble de collages numériques qui mettent l'accent sur la fragilité des structures politiques tandis que dans Syrian Olympics, les anneaux entrelacés des Jeux olympiques font allusion à l'inaction de la communauté internationale. L'artiste adopte le pochoir, un style iconographique courant dans l'art urbain.”

Une oeuvre de l'artiste israélien Ori Melamed réalisée en janvier 2004 pour protester contre l'installation d'une plasticienne suédoise mettant en scène une kamikaze palestinienne lors d'une exposition à Stockholm. (AFP)
- http://www.lintermede.com/exposition-crime-et-chatiment-musee-d-orsay.php
To be continued ...